À travers ce dossier, nous allons vous présenter une synthèse succinte de nos connaissances sur le vêtement du XIIIe siècle. Elle énumère les différents éléments du costume et les décrit ; des illustrations en couleur permettent d'associer une représentation iconographique à ces descriptions.
À la fin du document, un court lexique reprend le vocabulaire utilisé ainsi que les termes spécifiques à la couture qui pourraient poser problème.
Voici la liste des éléments de costume que peut porter un civil :
Les braies et la chemise composent les vêtements de dessous, tandis que la cotte et les éventuels surcot et mantel composent la robe. Les chausses couvrent les jambes et le pied, et cachent les braies.
Le mot braies fait immédiatement penser au vêtement celte. Mais au XIIIe siècle, les braies étaient encore un élément du costume masculin, sans doute un des plus discrets, puisque porté en-dessous de tous les autres.
Ce dossier sur le costume XIIIe ne pouvait pas ne pas commencer par là !
Au XIIIe, les braies font office de caleçon. Elles sont attachées à la taille, retenues par le braiel, une cordelette qui coulisse dans une tubulure.
Les braies sont amples, larges ; il y a beaucoup de plis à l'entre-jambe et donc une certaine épaisseur. Une cordelette semble sortir par des ouvertures pratiquées sur les côtés et permet d'accrocher le bas des braies par un simple noeud. Cette cordelette permet de maintenir le bas des braies remonté (voir les illustrations 3, 5 et 6) ou tout simplement accrocher les chausses. Une autre hypothèse serait que les chausses s'accrochent au braiel par des cordons indépendants comme c'est le cas au XVe siècle. Quelques illustrations montrent des clefs ou des bourses attachées au braiel, mais cela reste assez rare (voir l'illustration 3).
Sur l'ensemble des illustrations du XIIIe qui ont pu être observées les braies apparaissent longues, arrivant en-dessous du genou jusqu'à mi-mollet environ, même remontées. Toutefois dans le Livre des jeux d'Alphonse X le Sage, environ 1270, on trouve des illustrations de braies où celles-ci atteignent tout juste la mi-cuisse une fois remontées. Sans doute faut-il y voir une relation avec le climat de Castille.
Mais le Livre des métiers d'Étienne Boileau (1260) cite aussi l'existence de braies courtes réalisées en cuir, mais je n'ai pas trouvé d'illustration corroborant cette hypothèse.
L'ampleur des braies permet d'en remonter le bas au genou ou juste au-dessus et de l'accrocher grâce à une cordelette au braiel. De surcroît, le bas des braies est souvent fendu sur l'arrière du mollet ; ce qui permet de les nouer ensemble et aussi sans doute de pouvoir les remonter encore plus aisément. De même, l'ampleur des braies a fait imaginer à certains que celles-ci pouvaient disposer d'une fente pratiquée à l'arrière et ainsi d'éviter de devoir défaire les braies pour se soulager, comme montré sur l'illustration ci-dessous. Toutefois, nous ne disposons pas d'information supplémentaire sur ce sujet qui est resté somme toute, relativement tabou. Au mieux disposons-nous de l'anecdote tirée de la section 310 de la Vie de saint Louis de Joinville où ce dernier relate que le roi avait une telle diahrée que « li couvint coper le fons de ses braies toutes les foiz que il descendoit pour aler a chambre. »
À notre connaissance, aucunes braies médiévales n'ont été conservées, on est donc obligé de se fier aux études faites à partir des textes d'époque pour savoir dans quels tissus elles étaient taillées. Excepté la référence faite au cuir du livre des métiers, les braies étaient semble-t-il réalisées en toile de lin, comme la chemise.
Les braies sont prises dans les chausses et sont invisibles dans la plupart des cas sur les illustrations ; elles n'apparaissent que si d'une manière ou d'une autre les pans de la cotte sont relevés ou si l'homme est déchaussé.
Aucun document avant le XVe siècle ne permet de savoir si les femmes portent des braies, il est même question qu'elles n'en portaient pas. D'une manière générale, le problème des braies féminines reste ouvert à l'heure actuelle.
l.1480 l.1481 |
« An son saing pres del cuer les fiche Entre sa chemise et sa char. » |
« Sur sa poitrine, près du coeur, il les place Entre sa chemise et sa chair. » |
La chemise est une tunique ample qui recouvre au minimum le torse et les bras. La chemise se porte à même la peau, ainsi qu'on peut le lire tant dans le Chevalier à la charette (voir en début de page) ou pour la période qui nous intéresse, dans les Miracles de Notre-Dame de Chartres de Jehan le Marchant [ms. Chartres 1027, 1252--1262] :
XXI Dou chevalier qui fu sauvé de mort a vie por ce qu'il avoit vestue des chemises de Chartres
[...]
34. C'est por voir la seinte chemise
35. Qu'entor ses reins avoit vestue
36. La haute Virge, a sa char nue,
37. Quant enfanta le sauver...
[...]
86. De glaives tranchans le ferirent
87. Que la robe li ont perciee ;
88. Mes la chemise deliee
89. Ne fu pas perciee n'entamee
[...]
Comme pour les braies, la chemise est un vêtement de dessous qui n'est normalement pas visible lorsque l'on est complètement habillé.
Elle est réalisée dans un tissu assez fin, vraisemblablement exclusivement de la toile de lin. Elle semble être de couleur claire, blanche ou éventuellement beige (teinte avec du safran), plus rarement dans une autre couleur comme le bleu de la chemise du calendrier de Canterbury (voir ci-dessus).
Pour les hommes, elle est généralement courte, descendant à mi-cuisse, et fendue devant ainsi que derrière. On rencontre des illustrations d'hommes portant des chemises plus longues descendant jusqu'aux genoux dans des scènes de morts sortant du tombant au Jugement dernier ; peut-être s'agit-il alors plutôt de chemise de nuit ? Pour les femmes, les représentations n'ont montré que des chemises longues descendant aux genoux.
Les manches peuvent être tant courtes que descendre jusqu'au milieu de l'avant-bras pour les hommes et jusqu'au poignet pour les femmes. Pour les femmes, elle peut être fendue et lacée sur les côtés (voir l'extrait du lai de Lanval ci-dessus) ; on ne connaît pas d'exemple de chemise de femme à manches courtes. Pour sa réalisation, on peut s'inspirer de la coupe de la cotte, tout en considérant que celle-ci s'enfile par-dessus et donc que le chemise ne doit pas faire de bourrelets désagréables aux manches. De plus, il faut faire bien attention au col et aux manches car, dans les illustrations, la chemise n'est jamais visible sous une cotte.
La forme des chausses varie fortement selon le sexe de la personne qui les porte. Pour les hommes, les chausses sont comme des bas et recouvrent les pieds, la jambe, le genou et montent au moins jusqu'à mi-cuisses. Elles s'attachent grâce à des ficelles (jarretelles) au braiel des braies. Les rares illustrations de braies féminines montrent des chausses plus courtes.
Elles remontent juste en-dessous du genou, tenues par un lacet (fig. 6). Mais on ne dispose pas d'assez de sources pour dire si ce type de chausse était courant, si les femmes portaient d'autres types de chausses ou si tout simplement il était habituel qu'elles en portent.
Les chausses masculines sont ajustées jusqu'au genou (voir fig. 4), la partie couvrant la cuisse baille un peu et les braies sont rentrées dans les chausses (fig. 1). Pour disposer de chausses moulant le mollet, il faut tailler dans le biais du tissu ; cette technique était déjà utilisée pour la pièce de vêtement portée sur les jambes du comte de l'an Mil et n'a pas cessée d'être durant le bas Moyen Âge. Les chausses sont vraisemblablement taillées dans des draps de laine ou une toile de lin. Quelquefois même, elles peuvent être semellées de cuir. L'attache du pied se fait de telle sorte à ce qu'il n'y ait aucun pli visible. Grâce aux morceaux de chausses retrouvés dans les fouilles de Londres (voir fig. 5), on sait à peu près comment les monter.
Au XIIe siècle, on trouve des chausses rayées en deux couleurs, puis courant XIVe, les chausses peuvent se porter de deux couleurs différentes. Mais au XIIIe siècle, on sait rester sobre ; les chausses sont de teinte unie, d'une couleur souvent sombre, mais dans tous les cas différente de la couleur de la cotte.
Un petit nombre d'illustrations montrent des personnes portant des chausses qui ne couvrent pas le pied il semble que cela ne concerne que des sujets pauvres, démunis. Le port des chausses n'est pas systématique chez les ouvriers ou les paysans. Un passage de la Vie de saint Louis de Joinville nous renseigne sur le fait que l'on dort sans ses chausses:
Et de ce coup que nostre nef prist furent li notonnier si desperez que il dessiroient leur robes et leur barbes. Le roy sailli de son lit tout deschaus, car nuit estoit, une cote sanz plus vestue, [...]Le peu d'illustrations montrant des chausses féminines laissent penser que celles-ci seraient moins moulantes car de nombreux plis peuvent se voir (voir fig. 3). C'est compréhensible car les chausses ne sont généralement pas visibles, les vêtements du dessus descendent jusqu'au sol et les cachent. Il n'y a donc pas d'intérêt esthétique à ce qu'elles soient ajustées et ne devaient donc pas être taillées dans le biais.
Conseil de réalisation pour des chausses masculines :
La cotte est le vêtement de dessus adopté par toute la population avec quelques variantes, il se passe sur la chemise et retombe sur les braies.
Elle peut être en lainage, futaine ou soie de couleurs variées, selon les saisons ou la richesse -- voir la partie sur les tissus --. Elle est généralement doublée dans une autre couleur et dans un tissu solide mais fin tel une toile de chanvre (coutil) ou de lin.
Descendant jusqu'aux genoux pour le travailleur, elle peut descendre jusqu'aux chevilles chez les nobles et s'arrêter au genou pour les autres. Les hommes la portent fendue devant et derrière, les ouvriers peuvent ainsi remonter un pan de leur cotte dans leur ceinture. Certaines cottes possèdent des fentes pourvues d'un gousset intérieur, ce qui fait que ces cottes ne sont donc pas vraiment fendues ; il semble que cela ne concerne que les cottes de nobles. C'est le cas de la cotte du prince castillan Fernando de la Cerda -- env. 1270 -- ou de cottes XIIIe norvégiennes qui ont subsistées jusqu'à nous ; toutefois, l'iconographie ne semble pas montrer de telles fausses-fentes/gousset à l'avant.
La cotte des femmes est longue, trainant largement à terre pour des bourgeoises ou nobles, à la chaussure pour des ouvrières, mais pas fendue. Nous ne conseillons toutefois de ne pas réaliser des cottes trop longues car le frottement sur le sol diminue grandement la durée de vie du vêtement.
La coupe est identique chez les deux sexes, ample, avec une encolure ronde, simple ou bien fendue -- la fente est aussi nommée amigaut --, fermée alors par un fermail ou une broche. Les manches sont ajustées du coude au poignet, à tel point parfois qu'il faut boutonner les manches pour les enfiler ; il y a des plis dès le coude.
À côté de la cotte civile, on sait par les illustrations que les chevaliers ou soldats du XIIIe portent une cotte d'arme sur leur haubert. Celle-ci est aussi doublée, fendue par-devant et derrière. Des illustrations montrent une cotte d'arme avec capuchon et une avec des manches pendantes. Est-ce bien une cotte ou alors un surcot solide passé par-dessus le haubert, ce dernier faisant alors office de cotte ?
La bipartition des cottes est rarissime avant le XIVe siècle et ne concerne que les vêtements des jongleurs. Il faut bien comprendre que de manière générale toutes les parties du costume sont de couleur unie ! Cela vaut pour la cotte, la cotte d'arme, le surcot, le mantel et les chausses.
Conseil de réalisation :Il n'est a priori porté que par les classes suffisamment aisées : nobles, marchands, clercs, ...
Le surcot est généralement fendu sur les côtés à partir des hanches, où il peut être boutonné, ou bien quelquefois par-devant et par-derrière, pour les hommes.
Son encolure est ronde et peut être fendue par un amigaut (droit ou de biais) fermé par une agrafe, des boutons ou encore un fermail.
Le surcot se porte avec ou sans manche. Quand elles sont présentes, elles ne sont pas toujours enfilées mais laissées pendantes derrière les bras. Les manches peuvent être amovibles (il était possible, d'après des comptes de marchands, d'acheter des manches à part), cousues sur la personne ou même parfois juste épinglées.
Aussi long que la cotte, il est rarement ceinturé, mais, comme elle, il est doublé. Cette doublure peut être constituée aussi bien de tissu que de pelleterie, par exemple du vair et contre-vair.
Conseil de réalisation :
Illustration de bandeau
sur le manuscrit de Bonmont (Suisse)
de 1260 environ
Les couvre-chefs étaient très en vogue au XIIIe. Attention toutefois à ne pas s'imaginer que le couvre-chef était systématique ! Si on se base sur les illustrations, et ce quelque soit la couche de population, on trouve extrêmement régulièrement des personnes tête nue, des fois jusqu'à un quart des personnages. Il est toutefois à noter que les personnes allant tête nue sont en plus grande proportion dans les classes aisées et assez rares dans les basses couches sociales. Il en existe trois types.
Pour les femmes, il existe le touret, sorte de toque sans fond en tissu amidonné et épinglé sur le côté au couvre-chef. Les femmes séparent leur chevelure en deux par une raie médiane. Puis elles réalisent deux tresses qu'elles réunissent sur la nuque en un chignon. Un couvre-chef cache le dessus de la tête où se rejoignent les extrémités des tresses. Elles utilisent souvent des résilles afin de retenir le chignon.
Conseil de réalisation :
Le doublet, comme le pelisson, se glisse entre la chemise et la cotte en hiver. Le doublet se compose d'une double toile de lin ou de coton, piquée et ouatée, tandis que le pelisson se caractérise par la présence de pelleterie entre les deux épaisseurs de toile. Tous deux sont dépourvus de manche et arrivent à mi-cuisse. En ce qui concerne le pelisson, on s'arrangeait apparemment pour que la fourrure soit visible au niveau des emmanchures.
La technique du cousu retourné, qui consiste à coudre les éléments sur leur envers puis à les retourner afin de dissimuler la couture, est employée au XIIIe comme le confirme les chaussures découvertes lors des fouilles archéologiques de la Grand Place de Tourcoing. Une de ces chaussures illustre ce texte : « Elle est montante, couvrant partiellement la cheville, et ne comporte aucun système de fermeture. Des traces de couture au revers de la semelle indiquent la présence de deux patins. Ces pièces de cuir, rajoutées à l'avant et à l'arrière de la semelle, peuvent être considérées comme des réparations. » Mais souvent les chaussures sont fines, avec ou sans système de fermeture, la plupart du temps basses, mais il en existe des montantes tenues par une lanière. Elles pointent toutes vers l'avant mais le bout est légèrement arrondi dans les sculptures gothiques (entre autre sur le portail latéral de l'église Saint-Pierre-le-Jeune à Strasbourg). Pour se protéger de la boue, on porte des soques en bois cloutées, mais si des modèles XIIIe de soques ont été trouvés en fouille, elles sont peu représentées sur les illustrations.
Quelque soit la matière textile, il faut savoir qu'au XIIIe, près de la moitié des armures des draps retrouvés étaient des sergés (les sergés sont des méthodes de tissage qui donnent une impression de raies en diagonale). Il semble que la laine, le lin et le chanvre soient les plus types les plus courants mais le faible nombre de vêtements médiévaux qui nous sont parvenus ne permet pas d'être réellement précis à ce sujet.
Le coton est tout d'abord importé des Indes et d'Égypte, puis cultivé en Italie et en Espagne dès le XIIe siècle et exporté un peu partout en Europe. Il est utilisé à l'état de ouate pour les gambesons, les doublets ou certains chapeaux, et à l'état de fil pour le tissage. On ne trouve pas de tissu entièrement en coton avant le XVIe pour des raisons techniques, le coton n'est donc présent que sous la forme de métis. Ces métis seront extrêmement courant dès le milieu du XIVe pour les pièces de dessous des basses classes. Au XIIIe, il vaut toutefois mieux le garder pour la cotte ou des doublures.
Du point de vue du vocabulaire, les métis mèlant le lin et le coton sont appelé des futaines. Les métis mèlant la laine et le coton sont la plupart du temps appelés tiretaines mais aussi futaine.
L'auqueton est une toile de coton, et le mollequin, une mousseline de coton.
Le chanvre est cultivé un peu partout en France, là où la terre le permet, et s'il a été utilisé pour réaliser des tissus, il ne semble pas que leur commerce ait jamais dépassé leur région de production. Par exemple, le coutil est une forte toile de chanvre utilisée pour les doublures et les vêtements de travail.
On peut utiliser du chanvre pour des braies, une chemise ou une doublure mais à réserver pour des personnes de basse condition sociale.
Les tissus réalisés en ortie étaient prisés pour leurs solidités et les propriétés fongicides, insecticides et antibactériennes. Cependant, les orties européennes ne produisent pas de fibres suffisamment grandes pour que la
production ait dépassé les réalisations locales.
Il est très rare de trouver du tissu dans cette matière, on peut éventuellement
obtenir de la ramie, variété d'ortie asiatique ; cette matière, comme le
chanvre est à réserver pour des sous-vêtements de personnes de petite condition.
Le lin est une des matière les plus courante pour la confection des habits au XIIIe. Il provient tant de productions locales que du commerce à l'échelle européenne. Entre autres, le cainsil est une toile de lin dans laquelle sont coupées chemises, braies, cales, draps de lit, fonds de bain, tentures et doublures.
La confection des draps de laine a été une industrie fleurissante dans l'Europe médiévale, particulièrement en Flandre dont la prospérité repose en grande partie sur le commerce de sa production de draps de laine de grande qualité.
Mais ce qu'on appelait lainage était parfois constitué en partie de laine d'autres animaux que de celle du mouton, par exemple laine de chèvre, de vache, cochon, ... De surcroît, les ateliers réalisaient aussi des lainages
avec du lin ou du chanvre comme chaîne et de la laine en trame car ces matières végétales possédaient des fibres naturellement plus longues. Plusieurs législations interdirent ou restreignèrent ces pratiques pour garantir des productions de bonne qualité (voir à ce propos Dominique Cardon, La draperie au Moyen Âge. p. 107--119.). S'il est
quasiment impossible de nos jours de disposer d'autre chose que de pure laine de mouton
-- du moins si on fait abstraction des matières synthétiques --, il faut être
conscient qu'un tel matériau était d'un prix important au XIIIe.
De même, la laine accessible au commun des mortels n'était pas encore suffisamment bien foulée pour que les draps où la trame est invisible soient monnaie courante, ce qui pourrait expliquer la grande profusion des draps en sergé qui sont par construction plus serrés que les toiles. Il faut attendre le XVe siècle pour voir diminuer la proportion des sergés, parallèlement à un perfectionnement dans les techniques de foulage.
Le camelin, est un drap à double face, en laine fine, rarement teinte et dont la couleur varie du gris clair jusqu'au brun. Il servait entre autre à la réalisation de garde-corps et autres mantels.
Le camelot est un drap fin en poil de chameau.
La tiretaine est un petit lainage léger constitué par une trame de coton et une chaîne de laine.
La soie est très en vogue tout au long du Moyen Âge chez les personnes aisées si on se fie aux textes. On dispose grâce à la littérature d'une grande quantité de termes désignant des variétés de soie, la plupart étant importées d'orient.
Le cendal est une étoffe de soie souple (comme du taffetas) généralement teinte en rouge et très employée en doublure. Le tiercelin est un cendal renforcé.
Le satanin ressemble au satin, donc est très brillant. Le paliot est une étoffe de soie brochée, l'osterni, un drap de soie teint en pourpre, le siglaton, un brocart originaire de Cyclades. Le canzi est une étoffe de Chine et la crêpe (en soie, en laine ou en coton) est en usage dès l'époque romane.
Le damas est une étoffe diaprée ton sur ton (le dessin se détache en satiné sur fond mat).
Pour les parties de costumes du haut du corps, à peu près toutes les couleurs naturelles sont imaginables (on oubliera les couleurs fluorescentes...) au bémol près que le blanc et le noir sont à exclure des pièces extérieures pour le civil. D'une manière générale, le rouge et le bleu sont très appréciées au XIIIe siècle.
Il est à noter que les chausses peuvent être noires, mais alors les chaussures portées doivent aussi être de cette couleur.
L'Art au temps des rois maudits, Philippe le Bel et ses fils, 1285--1328. Paris : Réunion des Musées Nationaux, 1998. 461p.
ISBN 2-7118-3566-9.
AUBRY, Viviane. COSTUMES, Tome II, Sculptures de l'éphémère 1340--1670}.
Paris : Desclée de Brouwer, 1998. 111p. (Coll. REMPART)
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AUTOUR DU CUIR. Compte-rendu des rencontres archéologiques de Guiry, 5 et 6 avril 1991. Musée archéologique départemental du Val d'Oise. Conseil Général. Septembre 1992. Guiry-en-Vexin : Musée archéologique du Val d'Oise.
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BERTRAND, Bernard. Les secrets de l'Ortie, volume 1. Sengouagnet :
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BOUCHER, François. Histoire du costume en occident de l'Antiquité à nos jours. Paris : Flammarion, 1983. 459p.
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CARDON, Dominique. La Draperie au Moyen Âge. Essor d'une grande industrie européenne. Paris : CNRS ÉDITION, 2000. 661p.
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Le comte de l'An Mil. Bordeaux : Aquitania, 1996. 170p. (Supp. 8 de la revue Aquitania.)
ISBN 2-910763-02-1.
ENLARD, Camille. Manuel d'archéologie française depuis les temps mérovingiens jusqu'à la Renaissance. Tome III, Le costume. Paris : A. Picard, 1916.
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On peut les consulter au CAID de la DRAC Alsace.
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et futaines. Dans Le coton et la Mode, 1000 ans d'aventures. Paris : Éd. Somogy, 2000. p. 26--37. (Catalogue de l'exposition du même nom qui s'est déroulée du 10 novembre au 11 mars 2000 au musée Galliera à Paris).
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HERRERO CARRETERO, Concha. MUSEO DE TELAS MEDIEVALES, Monasterio de Santa Maria La Real de Huelgas. Madrid : Editorial Patrimonio National, 1988. 134p.
ISBN 84-7120-127-5.
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PIEL, Caroline ; BÉDAT, Isabelle. La manche de saint Martin à Bussy-Saint-Martin (Seine-et-Marne). Coré. Mars 1997, n°2, p. 38--43.
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ISBN 2-904365-13-3.
ROUX, Annie. LE TEXTILE EN PROVENCE. Aix-en-Provence : Edisud, 1994. 237p.
ISBN 2-85744-745-0.