L'armement défensif à la fin du XIIIe siècle en Empire. L'équipement défensif au XIIIe est un sujet polémiques, puisque bien des historiens attribuent l'apparition des plaques d'armures à cette époque. En effet, les premières représentations de protections faites de plaque de métal garantissant les tibias, le genou, les épaules ou le ventre se retrouvent dans les enluminures ou les sculptures entre 1250 et 1300. Toutefois, l'étude de nombreuses sources montre bien que ces protections en plaques de fer se généralisent surtout vers 1315 ou 1320. Il faut donc considérer ces protections comme rares voire exceptionnelles.
L'armement défensif se compose d'une protection de corps et d'une protection de tête. La protection de corps est soit en tissu rembourré de filasse de chanvre ou de bourre de coton, qu'on appelle gambeson ou cotte gamboisée, ou en cuir. Le gambeson descend jusqu'aux genoux et peut se contenter de manches courtes ou disposer de manches longues (voir image ci-contre). Les protections en cuir se concentre essentiellement sur le torse. Certains soldats ou miliciens, sans doute un sur trois, portent le haubert (cotte de maille avec manches) ou le haubergeon (à manches courtes).
On retrouve couramment porté l'ancien casque à nasal, ou plus souvent encore,
la cervelière, un casque souvent dépourvu de ferrure et de nasal, qui ne
protège que le haut de la tête, et qui donnera plus tard le bassinet.
Certains combattants portent également le chapel de fer, mais ce modèle est
assez rare dans les sources.
Les combattants riches portent le même gambeson que les pauvres, mais ils
enfilent par-dessus le haubert complet, avec camail (cagoule de mailles)
intégré au haubert, des moufles de mailles rattachées au haubert,
descendant jusqu'aux genoux, et complété par des chausses de mailles intégrales.
Un haubert à la fin du XIIIe siècle est composé de
35 à 50 000 mailles de 6 à
8 mm de diamètre intérieur en moyenne, et pèse une douzaine ou une quinzaine
de kilos. Les mailles rivetées arrêtent, grosso modo, les coups d'estoc
des épées, les flèches d'arcs, mais pas les carreaux d'arbalète.
La protection de tête du chevalier est le heaume intégral qui enveloppe la
tête ; ce modèle est de loin le plus répandu et le plus protecteur, même s'il
offre une faible visibilité. Vers 1290, certains combattants aisés adopteront
le futur bassinet à bretêche, sorte de cervelière avec un grand nasal
amovible, un modèle de casque inventé en Suisse vers 1290 et qui ne se
généralisera en France que 50 ans plus tard.
Pour parer les coups, le chevalier porte le grand écu, bouclier de bois
couvert de cuir, en forme de fer à repasser, qui n'excède pas 3 à 4 kilos.
Là aussi, certaines armes attribuées à tort au XIIIe siècle, ne s'avèreront en usage qu'au cours de la seconde moitié du siècle suivant.
L'arme première du soldat et même du milicien est l'épée, à ceci près qu'il ne
s'agira pas d'une arme d'aussi bonne qualité que celle, plus chère, des
chevaliers. Le fauchon, sorte d'épée à un tranchant s'élargissant vers la
pointe, est un modèle marginal, mais qui apparaît à cette époque.
Bien sûr, les dagues et autres couteaux sont en usage pour la piétaille.
En armes secondaires, les combattants à pieds manient les haches à une main
(rares), les masses ou becs de corbins (encore plus rares), ou encore le
goedendac, sorte de manche de bois renforcé d'une pointe métallique à l'extrémité, d'origine
flamande.
Manipulation d'armes ; formation d'armes d'hast peu
probable au XIIIe siècle mais présentée au public pour information. Certains soldats ou miliciens, moins nombreux, peuvent manier les armes d'hast, c'est-à-dire à long manche, qui sont en fait plutôt réservées aux rares paysans participant aux actions guerrières. Seules les guisarmes, vouges et lances sont authentifiées en 1280. Les autres armes d'hast, faux de combat, sacquebute, sont supposées exister mais aucune preuve de leur existence en 1280 n'a pu être apportée. |
L'arme par excellence du cavalier est la lance, appelée glaive (gleven
en allemand). Elle mesure en moyenne 250 cm et est dotée d'un fer aiguisé et
pointu. Son manche est en bois de pommier ou de frêne essentiellement. Mais
lors des chocs entre cavaliers, elles casse bien souvent.
La seconde arme du chevalier, mais la plus symbolique, est l'épée
(branc), dont la lame à cannelure large est longue et à double
tranchants, dépourvue de pointe agressive, ce qui en fait sutout une arme de
tranche, et non d'estoc. Elle est en en moyenne longue de 105 cm et lourde de 1,6 kg.
Cette arme, souvent en acier sandwich (couches de métal
damassées recouvertes d'acier dur) est relativement souple et solide, mais
coûteuse dans une telle qualité.
À la fin du XIIIe siècle, une nouvelle forme d'épée
apparaît : l'épée dite à
une main et demie, ou épée bâtarde, qui se manie des deux mains, mais cette
arme est encore très marginale à cette époque (sans doute une sur cinquante
ou cent), même si les contrées germaniques semblent la connaître plus tôt que
le reste de l'Europe.
En armes secondaires, le chevalier utilise aussi la hache, la masse ou même le fléau d'armes (encore rare).