Ville libre au sein du saint Empire germanique, Strasbourg compte parmi les agglomérations les plus peuplées de ce dernier (la population est estimée à 17 000 habitants en 1444). Même si ses relations sont parfois chaotiques avec le pouvoir central.
Dans une époque troublée, marquée par des guerres et des épidémies, la ville va pourtant tirer son épingle du jeu.
Depuis 1334 la vie dans la cité s'organise sur la base d'une constitution cosignée ou Schwoerbrief, qui laisse la part belle aux corporations, donc aux bourgeois. Le XIVe siècle voit aussi la mise à l'écart progressive d'une noblesse batailleuse et les 28 (en 1444) puis 20 (à partir de 1482) tribus dirigent plus ou moins la ville.
C'est également au sein de ces corporations que vont être levés les miliciens qui sont le bras armé de la ville. Le plus souvent utilisée comme instrument de développement économique (raids contre les chevaliers brigands, réels ou supposés tels, menaçant les voies commerciales, blocus sur le Rhin, etc.), la milice va également remplir un rôle important dans l'écrasement de toute tentative épiscopale ou noble pour reprendre le pouvoir perdu un siècle auparavant.
Mais c'est entre 1439 et 1477 que la milice va connaître ses plus grands succès, luttant d'une part contre les Armagnacs et participant à l'effondrement de rêve de grande Bourgogne du duc Charles le Téméraire.